Instantanés 3

Instantané 13

Les passions se consument aux ardeurs du soleil
Des brûlures insistantes, pénètrent et fendillent 
Ultime ascension aux espoirs dévorants
Pour un corps balbutiant, aux rondeurs suaves
Rester au sommet, au faîte de la captivité
Survivance précédent la béance des incertitudes
Au bal des complétudes, les chairs se délient.

Instantané 14

Au-dessus des nuages épais, le soleil étale 
généreusement ses rayons.
Telle une pieuvre, il les plonge dans le coton 
vaporeux des masses grises, 
impassibles épaisseurs.
Le vent, de repos, s'abandonne à la langueur 
du temps.
Doucement, le soleil s'allonge, à son tour,
emporté par le souvenir du sucre, qui l'attend 
fébrilement, pour inonder la chair tendre des 
desserts fruités de l'été.

Instantané 15

Que sont nos certitudes, face au réel des vies ?
Des ponts jetés en désespoir de cause,
Des ancres délestées sur des fonds indolents,
Désirs enchevêtrés, colorés cristallins,
Lumière obscurcie, pesante endormie,
Sur les cœurs sertis de brillants sans éclat.

Instantané 16
 
Un jour, vous ne m'écouterez plus !
Vos mots, déjà, empiètent mes attentes, 
flétries, ternies, par la rudesse de l'hiver.
Saupoudrage fugace des flocons neigeux, 
les effluves de mes élans se noient, 
absorbées par les frêles rayons de janvier. 
Regards en suspension aux prémices de 
la tombée du temps, ils résistent encore. 
Il suffirait d'un oui dans les cœurs asséchés, 
perdus, renonçant, la lueur étouffée. 
Le printemps ne rêve plus, son âme s'est 
endormie dans le vacarme des désirs. 
Le jour se lève, peut-être quelque chose 
à dire, pourtant. 

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