Il lui avait dit tant de fois « Si vous passez par là… ». Et jamais, elle n’avait osé pousser sa porte. Par pudeur, par discrétion, par envie inavouée, elle esquissait, à chaque fois, le même sourire, gênée, depuis sa bouche soyeuse comme un pétale de rose.
La seule permission qu’elle s’autorisait était l’observation. Depuis le petit banc qui se confondait avec l’océan, elle le regardait rentrer, vêtue de la même teinte d’eau, pour ne pas être vue. Et, à chaque retour, elle se réjouissait de son apparition. Elle l’imaginait épuisé par toutes les heures passées à bord de son petit chalutier, fréquemment malmené par les flots hivernaux.
Sa vie passait ainsi depuis que son seul fils avait quitté le nid. Elle se surprenait à vouloir aimer, elle qui s’était faite une raison, celle de renoncer, celle de s’oublier….
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Jolie prose où se mêle une belle douceur et sentiments fragiles. Couleurs et paysages s’y mêlent.
Merci Bénédicte pour ce commentaire délicat. La prose a délivré son essence à la porte de votre cœur …